SPORT D’ENDURANCE ET DOULEUR

SPORT D’ENDURANCE ET DOULEUR

Un lien indissociable

Dans le monde du sport, l’endurance est l’une des qualités les plus admirées et recherchées. Les athlètes d’endurance, qu’il s’agisse de coureurs, de cyclistes, de nageurs ou de triathlètes, doivent faire face à des défis physiques et mentaux considérables pour atteindre leurs objectifs. Cependant, derrière chaque victoire et chaque performance exceptionnelle, se cache une réalité indéniable : la douleur. Dans cet article, nous explorerons la relation profonde entre la douleur et les sports d’endurance, et comment les athlètes la gèrent pour atteindre l’excellence.

La douleur, compagne inévitable

Les sports d’endurance, comme le marathon, le cyclisme sur route, ou l’Ironman, exigent des athlètes qu’ils poussent leur corps au-delà de ses limites. Il est impossible de parler d’endurance sans évoquer la douleur. La douleur est une compagne constante lors de ces épreuves, et elle se manifeste de diverses manières.

La douleur musculaire est probablement la plus évidente. Lorsqu’un athlète s’entraîne intensément ou participe à une compétition d’endurance, ses muscles se fatiguent rapidement. Les fibres musculaires se contractent et se détendent sans relâche, causant des courbatures et de la fatigue. Cette douleur est inévitable, mais elle est souvent nécessaire pour atteindre les sommets de la performance.

La douleur articulaire est une autre forme courante de douleur chez les athlètes d’endurance. Les articulations subissent des contraintes importantes lors de mouvements répétitifs, ce qui peut entraîner des symptômes comme de la douleur et même parfois de l’inflammation. Mais attention, l’inflammation n’est pas toujours nuisible, contrairement à la croyance populaire, elle est même normale et essentielle pour permettre l’adaptation des tissus au stress mécanique!

Enfin, il ne faut pas sous-estimer la douleur mentale. Les sports d’endurance sont non seulement un défi physique, mais aussi un défi mental. Les athlètes doivent gérer la fatigue, le doute et la peur pour persévérer. La douleur mentale peut être tout aussi épuisante que la douleur physique et il est impossible de différencier clairement la différence entre ces deux symptômes. Le stress psychologique qu’engendre ces épreuves peut à lui seul déclencher des douleurs physiques sans même qu’aucun tissu ne soit blessé! Par expérience personnelle, lors de ma préparation pour un Triathlon Ironman, il m’arrive très souvent de ressentir des symptômes physiques (douleur aux mollets, au dos, au cou, etc.) lorsque je diminue mon volume d’entraînement. Ce qui n’est pas logique physiquement, car je diminue mon stress mécanique, je devrais me sentir mieux non? En effet, mes tissus sont probablement contents d’avoir ce temps de récupération, mais mon cerveau lui comprend qu’un effort significatif m’attend dans quelques jours, c’est donc son moyen de me protéger et de me dire que la récupération est essentielle à ce moment de ma préparation.

La douleur en tant que motivation

Curieusement, la douleur peut être une source de motivation pour de nombreux athlètes d’endurance. Plutôt que de la craindre, ils l’utilisent pour les pousser à s’améliorer. La douleur devient un rappel constant de leurs objectifs et de la détermination nécessaire pour les atteindre.

L’endurance, par nature, nécessite une volonté de fer et la capacité à surmonter la douleur. C’est ce qui distingue les athlètes d’endurance. Ils savent que la douleur est éphémère, mais que les accomplissements durent. En utilisant la douleur comme motivation, ils se forgent une tolérance et une compréhension des bienfaits que cette douleur peut leur apporter, ce qui les pousse à donner le meilleur d’eux-mêmes.

L’art de gérer la douleur

Les athlètes d’endurance ne se contentent pas de subir passivement la douleur. Ils apprennent à la gérer et à la canaliser pour optimiser leurs performances. Voici quelques stratégies courantes pour y parvenir :

  1. La Connaissance de Soi : Comprendre son propre seuil de douleur est essentiel. Savoir jusqu’où on peut pousser son corps avant de causer des blessures est une compétence cruciale. L’expérience et l’entraînement permettent aux athlètes d’endurance de mieux comprendre leur propre corps. C’est important de réitérer que ce fameux seuil de douleur peut également être modifiable avec l’entraînement. Notre cerveau, qui agit comme système d’alarme, se calme lorsque nous sommes dans des situations connues. Prenons comme exemple le stress psychologique. Dans l’inconnu, il est normal d’être stressé et d’avoir des symptômes comme des sueurs, une augmentation du rythme cardiaque et même parfois des tremblements. Ce sont des symptômes face à un stress, au même titre que la douleur, lorsque notre corps ne reconnaît pas une douleur il est normal qu’elle soit amplifiée. L’inverse est aussi vrai si on est capable de reconnaître certaines douleurs qui sont temporaires, elles seront diminuées par le simple fait que notre cerveau comprend que ces symptômes ne sont pas dangereux.  
  2. La Respiration et la Relaxation : Contrôler la respiration est un outil puissant pour gérer la douleur. Une respiration profonde et régulière aide à réduire la tension musculaire et à calmer l’esprit. La méditation et la visualisation sont également couramment utilisées pour apaiser la douleur mentale.
  3. La Distraction : Certains athlètes d’endurance se tournent vers des techniques de distraction pour atténuer la douleur. Écouter de la musique, se concentrer sur le paysage ou se fixer de petits objectifs intermédiaires peut aider à oublier momentanément la douleur.
  4. La Gestion de la Douleur : Les athlètes savent qu’ils ne peuvent pas éliminer complètement la douleur, mais ils peuvent la gérer. L’utilisation de techniques de traitement physiothérapeutique peut contribuer à réduire la douleur musculaire et articulaire à court terme, ce qui peut créer une fenêtre thérapeutique qui permettra ensuite de progresser l’entraînement. Le physiothérapeute vous donnera également certains trucs rapides à essayer lors de vos entraînements et vos courses pour avoir un effet rapide sur vos symptômes et vous permettre d’atteindre vos objectifs.
  5. Le Soutien de l’Équipe : L’entourage d’un athlète, y compris les entraîneurs, les coéquipiers, et les amis, joue un rôle essentiel dans la gestion de la douleur. Le soutien moral et l’encouragement sont inestimables pour surmonter les moments difficiles.

Le dépassement de soi

L’une des raisons pour lesquelles les athlètes d’endurance s’engagent dans ces sports exigeants est le désir de se dépasser. Ils veulent prouver à eux-mêmes et aux autres qu’ils sont capables de surmonter la douleur, la fatigue, et les obstacles pour atteindre leurs objectifs.

Lors de mes triathlons ironman ou demi-ironman, je sais que je vais avoir mal, je sais que je risque d’être “raide” pour quelques jours/semaines, je sais que je vais devoir faire certaines choses pour me permettre de bien récupérer, mais je sais aussi que la fierté et le sentiment d’accomplissement sera de très loin supérieur à toutes ces petites embûches.

La douleur dans le contexte de la santé

Il est important de noter que la douleur dans le sport doit être gérée avec prudence. Les blessures graves peuvent résulter d’une mauvaise gestion de la douleur. Il est essentiel de distinguer la douleur liée à l’effort physique et la douleur causée par des blessures. C’est là que mon rôle de physiothérapeute entre en compte. J’ai le privilège d’avoir les connaissances que j’ai acquises au cours de mes études et de ma pratique et je sais que ces connaissances font partie des éléments clés de mon succès dans les sports d’endurance, car elles me permettent de m’entraîner sans me blesser et de gérer mes symptômes très rapidement. C’est donc essentiel à mon avis pour un/une athlète amateur d’avoir un suivi avec un professionnel qui possède ses connaissances pour en apprendre sur les risques, mais aussi les bienfaits de ses sports. Avec l’étendue d’information qu’on peut retrouver sur internet de nos jours, il peut être très complexe de décortiquer et de différencier la bonne de la mauvaise information. Heureusement pour vous, moi je fais ça de mes journées ! Et ça me fait plaisir de partager mes connaissances avec mes patients pour les voir réussir leurs objectifs.

Conclusion

La douleur et les sports d’endurance sont inextricablement liés. Les athlètes qui choisissent de s’engager dans ces disciplines physiquement et mentalement exigeantes savent qu’ils devront faire face à la douleur à un moment donné. Cependant, c’est précisément cette douleur qui les pousse à se dépasser, à atteindre de nouveaux sommets, et à découvrir leur véritable potentiel. La douleur est un rappel constant que la récompense de l’endurance va au-delà de la ligne d’arrivée. Elle réside dans la satisfaction de savoir que l’on a surmonté ses limites et que l’on est devenu plus fort, tant physiquement que mentalement, grâce à la douleur.

Si vous vous préparez pour une épreuve d’endurance, si vous songez à commencer un sport ou une activité quelconque, si vous détestez la course ou vous avez arrêté parce qu’on vous a déjà dit que ce n’était pas bon pour les articulations. Écrivez-moi, ou prenez rendez-vous au lien ci-bas, il me fera plaisir de vous accompagner, de vous écouter et de vous motiver pour que vous puissiez apprécier l’activité physique à votre façon!